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Accueillir, écouter, soutenir : les clés d’un accompagnement juste pour les victimes de violences



Lorsqu’une personne ayant vécu des violences sexuelles, sexistes ou relationnelles cherche de l’aide, elle peut se retrouver confrontée à un parcours semé d’embûches.

L’emprise exercée par l’agresseur a souvent laissé des traces profondes, et les conséquences psychologiques, émotionnelles et physiques nécessitent un accompagnement adapté et bienveillant. Pourtant, faute de formation ou de compréhension des dynamiques de violence, certain·es professionnel·les ou proches peuvent, malgré elleux, reproduire des mécanismes de domination et aggraver la souffrance des victimes.

C’est pourquoi il est précieux de pouvoir s’appuyer sur des personnes formées et sensibilisées à ces réalités.


Connaître et Comprendre les mécanismes de l'emprise : un levier essentiel pour accompagner les victimes 


L’une des raisons principales pour lesquelles les victimes ont du mal à s’extraire de la violence est l’emprise. Il ne s’agit pas seulement d’un « attachement » ou d’une « dépendance affective », mais bien d’un processus de domination réel et insidieux.

L’agresseur peut isoler, culpabiliser, manipuler et détruire progressivement l’estime de soi de sa victime.

Ce mécanisme psychologique, instauré parfois d'une manière si subtile qu'elle est presque invisible, peut créer une spirale d'enfermement mental. Sous emprise, la victime peut douter de ses propres perceptions, minimiser ou excuser les comportements de saon partenaire, et avoir de grandes difficultés à quitter la relation.

Cette difficulté peut s’expliquer par plusieurs facteurs : l’attachement persistant, l’espoir d’un changement, ou encore la crainte de se retrouver seul·e sans l’autre...

Sans une connaissance approfondie de l’emprise, certain·es accompagnant·es, même bien intentionné·es, risquent de juger la victime ou de lui poser des questions inadaptées comme :

« Pourquoi n'être pas parti·e plus tôt ? » ou « Etait-ce vraiment de la violence ? ».


Ces interrogations renforcent le doute et la culpabilité, bien souvent déjà omniprésents chez la victime, et peuvent la plonger dans un sentiment d’isolement et de honte ainsi que renforcer la difficulté à s'extraire de la relation.


Les violences relationnelles et les conséquences de l’emprise


Les violences sexistes, sexuelles et relationnelles sont susceptibles de laisser des séquelles bien au-delà des blessures visibles. Elles peuvent affecter la santé mentale (dépression, anxiété, stress post-traumatique...), la confiance en soi et la capacité à nouer des relations saines par la suite.

De nombreuses victimes développent aussi des troubles psychosomatiques, une hypervigilance ou encore un profond sentiment d’indignité.


Un accompagnement inadéquat peut avoir un effet complètement contre productif en sur-ajoutant de la violence. Par exemple, un·e professionnel·le non formé·e pourrait minimiser les violences subies, conseiller un retour auprès de l’agresseur au nom du « dialogue », ou encore chercher à imposer des solutions inadaptées sans respecter le rythme et la volonté de la victime.

C'est pour cette raison que la thérapie de couple ou le conseil conjugal et familial sont absolument contre-indiqués dans les situations de violences relationnelles.


L'emprise peut également amener la personne à retourner plusieurs fois auprès de son agresseur et une méconnaissance des ces mécanismes peut amener les professionnelles à brusquer la victime, ou à « jeter l'éponge » sur l'accompagnement.

L'une des clés d'un accompagnement sécure étant un accueil inconditionnel, et au long cours si besoin, afin de respecter les « allers-retours » pouvant faire partie du processus.


Accompagner une victime de violences ne se résume donc pas à offrir du soutien moral. Une compréhension fine des mécanismes d’emprise, des dynamiques de domination et des spécificités du trauma est essentielle. Une personne non formée, même animée des meilleures intentions, peut infliger des dommages supplémentaires.


C’est pourquoi les professionnel·les du social, de la santé, de la justice et toutes les personnes en lien avec des victimes gagnent à être formé·es à ces questions. Mieux comprendre les réalités des violences sexuelles, sexistes et relationnelles permet d’adopter une posture plus juste : écouter sans juger, reconnaître les signaux de la violence, respecter le rythme de la personne accompagnée et l’aider à retrouver du pouvoir sur ses décisions.


Les spécificités des violences sexuelles


Les violences sexuelles peuvent avoir des conséquences particulièrement destructrices, tant sur le plan psychologique que physique. Le traumatisme peut engendrer des troubles dissociatifs, des flashbacks, des cauchemars, ainsi qu’une forte difficulté à se réapproprier son propre corps.

Les sentiments de culpabilité et/ou de honte qui peuvent émerger dans ces situations et souvent entretenus par la culture du viol et le manque de reconnaissance sociétale, rendent encore plus complexe la démarche de demande d’aide.

Certaines victimes peuvent également développer des conduites d’évitement, des troubles alimentaires ou des comportements à risque liés à la tentative de reprendre un contrôle sur leur corps et leurs émotions. De plus, l’impact des violences sexuelles est souvent aggravé par le manque de formation des professionnel·les, qui peuvent poser des questions inadaptées ou adopter des attitudes culpabilisantes.


Un accompagnement spécialisé doit permettre aux personnes ayant vécu des violences sexuelles de reconstruire une relation sécurisée avec elles-mêmes, en prenant en compte leurs besoins spécifiques, sans précipiter leur processus de guérison. Il est fondamental de proposer des espaces d’écoute bienveillants, sans injonction et dans le respect du rythme de chaque personne.


L’importance d’une approche féministe dans l’accompagnement


Un accompagnement féministe des victimes de violences prend en compte la dimension systémique de ces violences. Elles ne sont pas des cas isolés, mais s’inscrivent dans une structure de domination patriarcale. Une approche féministe permet donc de sortir du prisme individuel (chercher ce que la victime aurait « mal fait ») et de replacer la responsabilité sur l’agresseur et sur un système qui autorise ces violences.


Elle permet aussi d’adopter des pratiques respectueuses, qui placent la victime au centre de son propre parcours de reconstruction, sans imposer un modèle unique de guérison. Cela signifie écouter, croire sans condition, et offrir des ressources adaptées pour aider la personne à retrouver son autonomie et son pouvoir d’agir.


Se tourner vers des personnes qualifiées : un enjeu vital


Pour toute personne victime de violences, s’adresser à des professionnel·les ou des structures spécialisées est une aide précieuse. Il peut s’agir d’associations féministes, de thérapeutes formé·es aux violences sexistes, sexuelles et relationnelles, ou encore d’avocat·es sensibilisé·es à ces problématiques.Parce que la parole des victimes est trop souvent étouffée, minimisée, remise en cause ou doutée et parce que la mauvaise prise en charge peut ajouter de nouvelles blessures, s’assurer d’un accompagnement compétent et féministe est un acte fondamental de justice et de réparation.



 
 
 

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Perrine Tomek Psy Féministe Chambéry La Ravoire

Thérapeute Psychotrauma EMDR - DSA

Hypnothérapeute à Chambéry La Ravoire.

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